“Les conditions n’étaient pas remplies pour la poursuite de cette mission » a déclaré Gérard Araud, l’ambassadeur de France qui préside le conseil de sécurité pour le mois d’août à l’issue d’une réunion sur la Syrie. Le représentant français a ajouté qu’il existait « une volonté consensuelle du Conseil de maintenir une présence des Nations unies à Damas », après la fin de la mission, sous forme d’un bureau de liaison. « Ce sera une mission qui comportera un volet politique, un volet portant sur les droits de l’homme et il y aura un certain nombre de conseillers militaires, » a expliqué le représentant français. Son rôle sera d’appuyer les efforts du futur Envoyé spécial conjoint. Lorsque celui-ci sera « nommé », puisque le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, pressenti pour prendre la succession de Kofi Annan, réserverait toujours sa réponse.
« On peut le comprendre », explique un diplomate occidental. « Quand bien même il accepterait, que pourrait-il faire. Compte-tenu des divergences au sein du Conseil, il n’obtiendra jamais une résolution sous chapitre 7. Dans ces conditions on voit mal pourquoi ce diplomate chevronné accepterait de s’engager dans cette galère ».
Le bureau de liaison sera composé selon Edmond Mulet, le numéro deux des opérations de maintien de la paix, d’« un petit groupe » de probablement 20 à 30 personnes. Il a indiqué que le gouvernement syrien avait donné son accord pour sa mise en place, et qu’il ne savait pas encore qui en serait le responsable. « Le dernier observateur militaire quittera la Syrie le 24 août », a t-il ajouté.
L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine, a regretté cette décision et proposé une rencontre vendredi 17 août à New York, du groupe d’action international sur la Syrie : « avec ceux qui le veulent bien » a t’il déclaré.
Les trois cents observateurs non armés étaient déployés sur place depuis avril dans le cadre de la Mission des Nations unies en Syrie. Leur déploiement était l’une des dispositions du plan de paix de Kofi Annan. Ses effectifs avaient été réduits à 110 en raison de l’intensification des combats.
Célhia de Lavarène, Nations Unies, New York, 16 août 2012