DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE par Dan Albertini dan.albertini@reseauhem.ca Haïti, l’ambition Benoit

Steve Benoit

Steve BenoitEntre ().Quand le PLQ a recruté le Conservateur Jean Charest pour gérer sa destinée, tout le monde le savait, ça avait donné un Paradis de mécontentement. Les choses n’ont changé pour un parti en panne d’idéal. En citant Line Beauchamp, et, Pierre Bibeau, dernièrement, je soulignais l’incapacité de la députée de Bourassa-Sauvé à gérer le dossier de la richesse de l’éducation dans la riche province du Québec. Pire, une vice-première ministre devant gérer la succession de Jean Charest. Elle avoue avoir échoué, démissionne. La faute revient à Jean Charest qui a misé sur une incapable. Ma foi, il a lui-même été élu par défaut. N’a livré de richesse. Le Québec serait tout simplement plus pauvre avec lui, ne peut instruire convenablement ses enfants. Qu’en est-il des frais de ses ministres, des bénéfices marginaux des amis du Parti ? Charest joue malgré tout au Moubarak avec un peuple d’étudiants appauvris. Game over Charest ! Suivre Beauchamp et, quitter. Fermons les ()
Quand en 2006 j’ai amorcé avec la thématique Haïti la diplomatie d’abord, le gouvernement en place avait préféré l’ignorer, non pas pour avoir possédé d’autres flèches à son arc, non pas par maitrise d’un plan de développement pouvant générer rapidement un bassin de rétention économique sûre et efficace, mais par lâcheté. Par crainte de se faire juger, dixit le directeur du budget rencontré à Genève. C’était une vision personnelle, elle tient encore la route. Notre observatoire nous permet de croire que l’administration Martelly s’en inspire largement. Mais, quelle est celle d’un leader politique ?
Steven Irvenson Benoit se prépare pour des ambitions personnelles, soit qu’il découvre en évoquant tout en remarquant l’absence d’une intelligence politique nationale, soit parce qu’on découvre qu’il ne présente de défaut à ce jour. Mieux, il offre des garanties dans son évolution, en vertu même de la présentation cadre du parlement : << un réservoir de compétences…>>. Donc pas de risque majeur de dévaluation politique. Il y aurait quelqu’un alors derrière ce sénateur qui a appris à fréquenter les luxes de l’exécutif, à l’époque où, beau-frère de président, il devait avoir accès, tant au pouvoir qu’aux bons offices des flatteurs. Qui sait ce qu’il a pu entendre de là. Ce qu’il a pu apprendre aussi.
Steven Irvenson Benoit pourrait s’offrir le terme de son mandat au Parlement pour agir prudemment mais en gagnant du terrain tout en s’installant aux commandes d’un important bloc parlementaire, sans effort, donc la chance, mais, en maitrisant de plus en plus le processus et le jeu du pouvoir. L’astuce nécessaire pour se faire connaître d’un bout à l’autre du pays. Il souffre tout de même d’une faiblesse indéniable, le reste du pays ne connaît pas ce sénateur bourgeois du haut de Port-au-Prince, qui lui-même ne connaît pas ’’le rat des champs’’. C’est tout de même curieux pour un président de commission sénatoriale (droits humains, anti corruption), au moment où le pays souffre de scandales divers à Port-au-Prince, et, les droits au développement du paysan sont bafoués. On ne voit pas ses projets de loi progressiste pour les finances et pour le développement du paysan, au moment où Monsanto joue discrètement dans notre arrière cour. C’est une faiblesse majeure pour un ambitieux, même dans un contexte éloigné, pour une potentielle réélection.
Si l’ambition Benoit se résume à la prochaine présidence d’Haïti, c’est son droit entier, mais d’une part s’il est seul, quels sont projets à court et moyen terme au lieu de jongler sur une affaire de passeports de Martelly qui ne lui rapportera s’il laisse passer d’autres. Mais de plus, s’il est accompagné, par quelle école politique, quand le Sénateur Benoit n’est un chef d’opposition officielle qui bénéficie d’une équipe de travail pour élaborer des programmes, les faire connaître sur toute l’étendue du territoire, c’est aussi là la mesure Benoit qui dévoilera ses arrières pensées sur la décentralisation effective. Benoit sera-t-il alors un pion qu’on pousse ou, d’une intelligence supérieure pour honorer d’une part son corps d’appartenance, comme pour Obama aux USA, ou d’autre part, pour mieux honorer l’institution de la présidence, comme il semble vouloir adresser ce reproche actuellement à Martelly ?
Si l’on doit reconnaître l’arbre à ses fruits, Benoît doit savoir que l’œil de la caméra l’a repéré sur son axe, et, l’on observe ses fréquentations, ses rapprochements, ses prises de position, ses distances observées, ses faux pas mais surtout, son organisation savante de ce qu’il représente comme un membre de l’opposition. Ses relations dans l’international. Sa capacité à organiser et à structurer l’opposition comme une institution. Organisation et organisation avant tout !
Loin de moi l’intention de dévoiler ’’l’Ambition Benoit’’ dans le but de lui nuire, s’il aspire à la présidence. Je suis plutôt de ceux qui regardent l’avenir avec des jumelles, pour voir ce qui est à venir. Seul ou encadré, le sénateur Benoit doit investir dans le discernement, à savoir que l’évolution des choses ira de plus en plus en accéléré. Quelque chose a changé en Haïti, le niveau du débat a monté de plus d’un cran. Les clans ne réussiront peut-être pas aussi facilement aux prochains scrutins, l’électorat sait désormais ce qu’on appelle ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier. D’autant plus, si ce panier semble coulé. Après l’ère de l’échec de la révolution des compères, le glissement du passage en colère des ’’tèt kalé’’ aura un sens. L’image du sénateur n’y échappera pas nécessairement. On peut beaucoup apprendre en trois ans. Lamothe éclaire en ce sens.
Pourquoi Si savoir assumer ses choix est productif, LSL ne gagnera à vouloir écarter les autres de la légitimité. Cumuler trop de fonctions révoque le principe de la délégation de pouvoir, du gain en compétences et de l’expertise internationale. Un PM est très sollicité à l’intérieur du pays, je ne parle de Port-au-Prince, tandis que le MAE version LSL a un programme intensif de voyages à l’étranger. Sollicitant le vote de confiance, LSL s’est voulu Hercule pour s’arracher la Primature alors qu’il garde le portefeuille du MAE. Deux pouvoirs pour un écusson, bravo la confiance quand on scinde Mayard-Paul-1 pour gérer à part la Défense Nationale. L’appétit démontre un comportement d’amateur inconscient qui ne raisonne, sème le doute sur ses capacités et, le fera juger d’autocrate dangereux. Quand je soulignais que le MAE était un bateau sans capitaine, abandonné par l’amateur étranger au timon, que la diplomatie d’affaires prônée était une coquille vide sans théorie des 4 P (Produit, publicité, prix, place), cela ne voulait pas dire que l’ancien titulaire devrait s’accrocher peinard, symbole de détermination ou de maîtrise. L’indice du rapatriement d’Ady Jean Gardy aux propagandes n’est éloquent pour un stratège des 4 E. Si cela ne tient avec la nouvelle composition du gouvernement LSL, c’est que le pays est réellement dépourvu de ressources savantes. La déception sera grande quand on découvrira là où LSL s’en va. Dans le langage des mystères non résolu, destination Triangle des Bermudes. D’où le 5ième E, échec. LSL serait le seul capable sur 8M. C’est sans doute la mauvaise façon de mettre l’orageux président sur le banc de touche. L’ambition Benoit n’a rien vu passer.
Notre travail dans la presse consiste à soulever tous ces points pour permettre au citoyen de prendre de meilleures décisions politiques. La mesure Steven Irvenson Benoit peut tout de même se mesurer dans le présent par une série de conférences débats ou de soupers bénéfices au coût d’un ticket d’entrée. Par exemple : qui viendrait le rencontrer au Club Suisse de la Presse et pour quelle causerie, quel sénateur américain l’inviterait à discourir au Congrès, sur l’environnement, qui l’inviterait en Chine, ira-t-il pour une salle à moitié pleine au BCHM ou la commission sur l’environnement du Parlement Canadien l’inviterait, le Brésil l’inviterait-il pour une causerie sur les quotas et sur la bourse du carbone ? Ce sont de bons baromètres qui peuvent démontrer l’intérêt et la qualité des participants, comme le contenu du conférencier. Pourquoi donc serait-il présidentiable ? Mais nous réitérons : organisation avant tout.