Interview de Maitre Mustapha Ndoye, célèbre avocat d’affaires au Sénégal

Maitre Mustapha Ndoye

Q : Maitre, vous êtes un célèbre avocat d’affaires au Sénégal, et venez de signer un partenariat privilégié avec le tout nouveau World Trade Center de Dakar. Que pensez-vous que ce centre international d’affaires puisse apporter au tissu économique dakarois et sénégalais ?
Maitre Mustapha Ndoye Outre son volet formation, ce centre va sans aucun doute nous apporter beaucoup de choses au niveau économique, et va aussi permettre de moraliser la vie des affaires et sécuriser les négociations par rapport à ce qui existait jusqu’ici en Afrique. Car WTC Dakar nous apporte une autre façon de travailler, c’est comme si on utilisait des normes ISO pour les affaires. Avec l’appui de WTC Dakar, on peut être beaucoup plus sur que l’on a en face de soi, des partenaires sérieux. L’on peut donc travailler en meilleur confiance. C’est ce qui manque encore trop souvent !
Q : Est-ce difficile de faire des affaires au Sénégal par rapport à d’autres pays ?
C’est encore difficile de faire des affaires en Afrique en général car il y a encore trop de désordre. On peut perdre beaucoup trop de temps en procédures judiciaires. Toutefois, on doit reconnaître que la mise en place de l’OHADA (ndlr : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) a permis, dans tous ses pays membres, d’avoir une base légale forte que l’on n’avait pas avant.
Q : Est-ce que vous pensez que Dakar en tant que centre d’affaires a gagné de l’importance dans la région ?
Bien sur que dernièrement la ville a gagné de l’importance. Dakar est incontournable dans le monde des affaires. La situation dans la région, la stabilité et l’équilibre sont parmi les principaux facteurs. L’arrivée du premier World Trade Center de la région en est la preuve et un futur moteur.
Q : Quels sont les conseils que vous donneriez aux hommes d’affaires qui aimeraient faire du négoce avec l’Afrique ?
Ne plus avoir peur. Puis bien sur prendre un bon avocat et faire en sorte que le terrain soit franchement défini. Il faut qu’on arrive à exprimer clairement ses besoins, ce que l’on attend de son partenaire. Il faut fixer des règles de business claires et précises. Un homme d’affaires a beaucoup moins de risques aujourd’hui qu’avant. Les règles sont maintenant définies et de plus en plus suivies.
Q : En tant qu’avocat d’affaires, quels sont les types d’opérations que vous traitez en général ?
C’est tout ce que l’on appelle le droit des affaires c’est-à-dire le montage et l’accompagnement de partenariats, de contrats et plus généralement de tous types d’affaires, et tous les aspects permettant leurs sécurisations. Par exemple lors que vous avez un partenaire en face, vous devrez savoir ce qu’il faut faire pour sécuriser l’opération et ainsi éviter tout problème futur.
Q : Vous avez un des cabinets d’affaires le plus réputé et le plus important de Dakar, et ce avec des clients du monde entier. Est-ce que vous avez une approche particulière si le client vient par exemple des USA par rapport à un client français ?
Écoutez, avec la mondialisation, le droit est universel – qu’il soit anglophone, francophone ou autre. Tout est clairement réglementé, surtout dans l’espace francophone. On n’a pas de problème là dessus. Tout est clairement écrit et même très bien écrit. Il appartient aux acteurs de définir explicitement leurs intentions, sinon la législation est là.
Q : Vous êtes un des avocats recommandé par l’ambassade des Etats-Unis, collaborez-vous avec d’autres pays que les Etats-Unis ? Et est-ce que les hommes d’affaires étrangers peuvent entrer en contact avec vous ?
Bien sur c’est mon travail. Je travail beaucoup avec la Suisse, la France, la Belgique et beaucoup d’autres pays encore. En tant que en tant que partenaire avec le World Trade Center ici a Dakar, co-fondateur de la plateforme des hommes d’affaires africains -Leadership Africain – et membre l’association internationale d’avocats dite INTERJURIST, j’ai les outils et les réseaux qui me permettent d’avoir une plus grande ouverture sur le monde. Avec l’appui de ces structures dont je suis membre ou partenaire, mon cabinet couvre presque le monde entier. Nous sommes réellement en mesure de recevoir dans les meilleures conditions des hommes d’affaires de toutes origines.
Q : Justement, vous êtes aussi un des co-fondateurs de Leadership Africain, pourriez-vous nous expliquer ce que fait cette association ?
Ce forum est un vivier économique et culturel constitué des forces vives de toute l’Afrique : intellectuels, économistes, consultants, ingénieurs, cadres dirigeants, chefs d’entreprises et même politiques. Nous abordons et réfléchissons sur tous les thèmes sans tabous. Leadership prétend offrir des pistes de réflexions et permet aux dirigeants et aux politiques de pouvoir mieux travailler. Il ne s’agit pas toujours de tout réinventer car il y a de l’expertise dans tous les domaines ici et en Afrique. Je pense que l’Afrique est la région de l’avenir et qu’après la Chine cela va être le tour de l’Afrique. Aujourd’hui tous les outils sont prêts pour que l’Afrique puisse prendre sa place et entrer dans le concert des nations.