DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ, Par Dan Albertini
Entre (). Le Bénin échappe à Yayi au profit de Tablot, sous les yeux de la conciliation d’Ouattara. Mais, qu’est devenu le renard de Porto Novo (Albert Tévoédjré) ? Fermons les ().
Il faut garder le pouvoir afin d’opérer les changements nécessaires mais il faut d’abord s’y maintenir. C’est là où Stephen Harper ancien PM se croyant incontournable, a échoué avec des relations internationales bigarrées. Si le Parti Libéral du Canada l’a remportée haut la main, il est gardien de l’esprit d’une constitution traditionnelle perçue comme étant archaïque par le Premier Ministre en fonction, Justin Trudeau. Il a dû s’y frotter avant de pouvoir atteindre ce sommet qui réclamait de lui, être un chef aux commandes. Avocat de la firme McCarthy engagé en politique et spécialiste en droit du public, Simon Potter explique l’enjeu à des délégués à Montréal. Me. Potter répond comme suit à notre question.
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Contexte. J’ai obtenu et parcouru votre document commenté et annoté, sur la préparation des amendements à apporter à la constitution du PLC, à Winnipeg.
- Q. En bref, vous seriez en faveur ou contre le statut de supers délégués, comme cela se fait aux États-Unis d’Amérique ?
- R. Je serai d’accord si le nombre est restreint. Il est raisonnable de prévoir droit de vote garanti des gens qui sont vraiment au centre.
Cela dit, il ne faut pas nuire à l’idée centrale de la nouvelle constitution qui est de donner voix véritable aux “grassroots”.
Dans la mesure où n’importe qui peut s’inscrire et voter (mais avec 41 jours entre les deux) on peut s’interroger sur l’intérêt pratique d’avoir un statut garanti de “super-délégués”.
Une raison de le prévoir serait pour le jour où les congrès se feront plus électroniquement et à distance que maintenant (possibilité prévue à la nouvelle constitution, qui donne au Conseil le pouvoir d’introduire de télés mesures). Fin.
Faudra-t-il donc comprendre que l’accueil sympathique dont Justin a su bénéficier commence à faire place aux impératifs du vainqueur ? Deux défis majeurs se dresseraient alors aujourd’hui face à Justin Trudeau. Augmenter et maintenir une pression internationale rentable pour renforcer l’influence du Canada certes, mais le plus important se jouera au domestique, à Winnipeg. Là où se sont tenues des minutes vitales pour les préparatifs de l’un des plus importants congrès du parti. La globalité observant le politicien comme le diplomate.
En effet c’est un monde en crise majeure de leadership qui observe l’un des plus importants bras du soft power des UN. Un soft power qui devra démontrer la parfaite équation de la réhabilitation du Québec en termes d’équité et d’égalité. Valeur importante d’une part quand l’Europe sombre dans l’arc de la tentation totalitaire aux effets passés dévastateurs et, d’autre part, quand l’Amérique va vivre d’intenses moments à saveur décisionnelle. Mais par-dessus tout, la principale machine diplomatique du multilatéralisme rentre en phase d’éclosion aussi. Agir, sombrer au milieu d’un marasme, d’une impuissance qui avait cabossé la défunte SDN. Un nouveau SG arrivera sous peu. Si le Canada de Cooper (Global Governance) devrait tout faire pour régénérer l’organisation mondiale, Trudeau devra être sur tous les fronts. Avec non seulement vision et stratégies éprouvées, mais avec les mains libres au domestique. L’affaire n’est pas donnée, le Brésil global qui se croyait assez fort pour assumer des satellites, vient de s’affaisser lourdement. Accusant l’Administration Obama, de complot ourdi pour renverser la présidente Roussef, accusée elle-même de crime constitutionnelle. Le ciel est nuageux !
Quel est donc le scénario idéal pour Justin Trudeau à titre de PM du Canada et à titre de chef du PLC ? S’il réussit à faire amender la constitution du PLC, de combien de temps disposera-t’il pour agir au Québec ? Autant que la grogne souverainiste ne retrouve du carburant pour un autre millage inutile. Le risque du budget amplifié devra alors être justifié rapidement. Nouvelles avenues de performance pour un Canada qui a eu peur d’être grand sous l’ancien PM Harper. Gérer plus que 15G$ de tanks vendus. Et, la question d’un départ probable du professeur Dion pose aussi problème. Car, il représente déjà le fou du roi efficace en besogne après avoir participé à une savante prise de pouvoir qu’il faudra bien entendu maintenir assez longtemps pour opérer le retour au standard canadien d’abord, de nouvelles percées ensuite.
Justin, le prof d’arts dramatiques, se retrouve donc aujourd’hui face à son destin. Il possède néanmoins une longueur d’avance sur les échéances virtuelles et réelles. En outre, sur quoi l’observateur avisé doit-il s’appuyer pour mieux percevoir Trudeau et l’avenir ? Quand les analystes accuseront du retard dû aux obligations d’une grille. Nous croyons Trudeau sur la bonne piste mais il lui faudra désormais le courage de ses politiques, en processus accéléré.