DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE, Par Dan Albertini
AUBELIN JOLICOEUR À MONTRÉAL ou la Diplomatie Volée du Jazz de Boicel
Entre (), Le Compas et la Merengue ne font plus bon ménage sur les lignes diplomatiques de la frontière partagée entre Haïti et la RD. La plaisanterie musicale du Palais National n’impressionne plus en fin de parcours. Les relations bilatérales cordiales dominicaines se fumaient au parfum de juteux contrats fournis aux anciens patrons de Braceros. Le nouvel ambassadeur y est par affinité parentale. Panne sèche diplomatique pour Martelly, il faut gargoter, caisses et trésor, pour une nocturne US près des ruines du Palais-Baussan. Fin de la présidence-compas, retour au passé d’Aubelin. Fermons les ().
École. Les deux aimaient démesurément les femmes mais, tant de nuances en sus. L’un pensionnaire, il se soumettait à l’arrogance. Puis vint la gifle au salon de l’Hôtel Oloffson. Elle est dévoilée dans l’ouvrage de Ray Joseph. Son courroux lui enleva toute élégance malgré un bourreau pourtant nommé Beaulieu. Tandis que l’autre propriétaire, nourrissait une main feutrée qui s’étalait en douceur sur les divans du Rising Sun.
Aubelin était un troubadour jazzé à la liqueur forte, Rouè était, jazzman du Bleues mais gastronome. Le premier, toujours de la même source citée, sa diplomatie se rapportait à rapporter les autres quand il se voulait journaliste correspondant étranger pour l’étranger. Mais toute une plume. Le second, écrivain d’une double résonnance dont une littérature interdite. Il y vit passer journalistes et reporters dans une affaire de posture érotique du missionnaire et de Mont de Vénus. Toute une poésie.
Deux passés distincts, associés malgré tout, allaient se saisir de ce nouvel aréopage pour discuter de diplomatie de haute voltige. Boicel offrait celle du jazz à Haïti par la voie de Jolicoeur. Boicel fit ainsi venir Jolicoeur dans son antre, mais le feu sacré a fait place au feu des incendies décrit en P221 : « l’incendie du Rising Sun un curieux présage ». Présage décrit autrement en P 233 : « Le Rising Sun et son Propriétaire victimes de désinformation ». Boicel rencontra ainsi l’ambition folle sacrée d’Aubelin. C’est-à-dire du siège immortel de Montesquieu et des lettres persanes qu’il voulait hélas y répondre chez les généraux présidant la République. Vous savez aujourd’hui par l’histoire de la vieille Remington de l’Académie, qu’il eut été possible. Mais hélas, il aurait fallu le faire, cette école de Port-au-Prince démontra ses limites.
Les deux écoles, l’une posthume raconte le goût pour la peinture, l’autre développe ses propres thématiques en peinture. Enfin, Aubelin se contentera de son souvenir mortel, de sa fille qui parlera de lui à titre posthume. Boicel encore vivant, aura développé un axe où son fils Alex et compagnie, font avancer sa diplomatie du jazz comme instrument de relations internationales à travers les continents. On y trouvera Tito Puente Jr. Loren Klasen, Greg Lewis, Jah Fakoli, Rihanna… etc. Haïti y est resté inscrit malgré tout au répertoire, mais comme une relation secondaire dans l’ombre avec Carimi, Coupé Cloué Jr., Tabou Combo, Kassav l’ami d’Haïti. De généraux en artistes, les traces de Jolicoeur ne sont plus perceptibles sinon un touriste quelconque qui serait en visite au festival de clôture en l’honneur de B.B. King, lui-même dérivé du Rising Sun.
Revenons à l’Est de l’Archevêché de Montréal, loin de Bagdad, de Kaboul, de Damas, avant de s’égarer trop loin des hautes études internationales traditionnelles. Où, dimanche 5 juillet écoulé, ce grand hommage posthume rendu à B.B. King. On a réellement volé la diplomatie du jazz de Boicel. Il n’y est sur scène ni cité en éloge. Les relations internationales de cette géographie jazzée rapportent à d’autres, en économie et en crédits multiple, même si l’ouvrage de Boicel démontre clairement la lettre du 30 décembre 1977 en P.193. Cabinet du maire Drapeau, lui suggère : « les autorités administratives de la Place des arts pourraient vous faire bénéficier de leur expérience dans le domaine du spectacle…. ». Puis, P195, la réponse du 24 avril 1978, de l’Administrateur général par intérim de l’office des tournées, en l’occurrence Michael Tabbitt. La subvention est refusée au PDG du Club de Jazz qui voulait voir grand pour Montréal. Question : quel argent aurait été recyclé pour l’accorder aux enfants de Plante.
La République d’Aubelin qui avait pris rendez-vous sur les littorales de Port-au-Prince vidée de ses croisières touristiques, avec l’évasion et l’horizon vide de paquebot battant pavillon, n’est pas aujourd’hui ce que Doudou Boicel proposait au général William Régala. Après avoir vu le fond d’autel vodou de l’ancien ministre Roger Lafontant.
Notre-Dame de Grâce, cartier historique de Montréal multilinguistique héberge encore le potager genre Lavaud (zone protégée près de Lausanne en Suisse). Où il pleut encore des surprises de trésors cachés. Mais, je me trouve ainsi donc sur la route du jazz international à Montréal, avec des résultats d’équations bourrés d’inconnus. Incendies provoqués, pertes de fonds de commerce, menaces, intimidations. Silence radio là où le CRTC interdit l’écart, dans un pays sans guerre.