Le film est d’actualité mais tournée en couleur d’époque, les costumes font foi. L’Amérique est au veston sport du travailleur, genre tissus deux fils et l’Iran récupère le voile de l’Islam intégriste. Le moniteur des compagnies aériennes est fond vert, aux caractères plus lumineux.et, les employés, des Blanches. Le passage à l’immigration est sujet d’interrogations lunatique et militaire. Le délit de faciès n’existe pas c’est l’instrument d’identification officielle. Le menu est dressé, c’est une dramatisation. La scénarisation de la tentative d’extraction de six fugitifs américains dans l’Iran des années 80’’. C’est tout dire. Les fugitifs sont du personnel diplomatique américain, on est en pleine révolution du début de l’ère des Ayatollahs. L’évènement est un drame extraordinaire, les Américains ne s’en sont jamais ressortis de ce drame dans la réalité. L’exercice n’est pas le récit d’un film mais la dramatisation de la connexion CIA-Canada, par le biais d’un metteur en scène à qui on a demandé de travailler en ce sens. Le cinéma est donc appelé en grand renfort. L’imagination fertile est du métier. Une habitude de réalisation mise régulièrement à l’épreuve du public et des cinéphiles après les essais. L’armée et la CIA ne possèdent pas ces talents mais des agents. C’est sur la route du cinéma qu’on croit trouver génie. J’ai mon pop corn, mon coca cola et la pellicule tourne. Je pense immédiatement au président de la République d’Haïti, il en aurait expressément besoin. D’ailleurs le metteur en scène s’en est saisi du vrai scénario pour ses besoins.
Brisons la glace de suite, le Canada n’a pas mauvaise réputation en 1980, son citoyen est réputé pacifiste. C’est sous ce couvert que l’on essaiera d’exfiltrer les six membres américains. C’est tout à fait le contraire aujourd’hui, si on tournait un film de ce même genre, on aurait l’image d’un titulaire des affaires étrangères ressemblant de préférence à celle d’un mythomane fou furieux. Même si Cameron voit lui-même les Américains sous cet angle. Le citoyen canadien était donc potentiellement acceptable pour passer un filet révolutionnaire iranien de l’époque. Au point, et c’était le hic, le corpus américain, l’arrogance, ne serait malgré tout pas camouflé sous le manteau de l’innocence canadienne. C’est l’essence même du film et la mission devra réussir pour cause
Le film, 120 minutes d’incertitude Ben Affleck joue le personnage d’un agent de la CIA du nom de Tony Mendez, qui a reçu le mandat d’exfiltrer six membres fugitifs de l’Ambassade américaine. On tire leur profil et leur QI pour savoir comment les adapter. Mais, il a un chef et des collaborateurs. Une taupe se trouve dans l’administration américaine concernée, la mission est périlleuse. Mendez fait appel aux services de John Chambers qui lui est un ‘’personnage maker’’ d’Hollywood. Celui-ci a déjà maquillé pour le compte de la CIA. Les scénarios sont proposés et étudiés à la loupe, l’erreur, plus qu’intolérable, elle n’est pas admise. Le monde est suspendu aux lèvres des grands reporters qui eux-mêmes n’en savent réellement pas plus. La course à la présidence américaine fait des vagues car d’une part on souhaite trouver avant la transition et d’autre part on souhaite retarder les trouvailles pour une question de timing politique. Un opportunisme dangereux. Les familles attendent de leur coté et exercent de la pression. Le phénomène Khomeini prend de l’ampleur à travers le monde. Il devient l’interlocuteur incontournable qui détient des clés du pétrole et de l’Islam.
Quand l’Iran vibre au rythme de l’Ayatollah Khomeini, il faut faire gaffe, la révolution ne sera pas nécessairement éphémère même si le dernier chah d’Iran croie avoir une chance de retour à court terme. D’ailleurs l’actuel président iranien en fonction était parmi les révolutionnaires qui avaient pris d’assaut l’Ambassade américaine à Téhéran. L’opération a malgré tout réussi grâce au cinéma.
Si vous regardez ce film, ne soyez pas étonnés si vous avez l’impression de revivre une époque. Vous verrez probablement la photo du président Jimmy Carter à l’Ambassade américaine à Téhéran, il symbolisait la démarche de la paix dans le monde. Comme celle de l’Ayatollah Khomeini sur les murs de Téhéran. Très évocateur. C’est aujourd’hui la tête du président Barak Obama à l’Ambassade à Tripoli dans l’affaire de Benghazi, et sa démarche pour la paix. Je me suis laissé aller en réflexion sur cette route du cinéma, vingt ans plus tard. Devrait-on craindre la répétition des scénarios de catastrophe que nous mènerait Mitt Romney ou, verrait-on un deuxième mandat du président Obama qui nous apporterait une ère de paix et de prospérité ? Pour ma part je préfère le second scénario au premier. Merci d’y croire !