Cherchant à normaliser la situation qui prévaut à Bangui depuis le coup d’état organisé par les membres de la Séléka ayant à leur tête le leader Michel Djotodia, les Chefs d’Etat de l’Afrique centrale associés à d’autres Chefs d’Etat d’Afrique et des représentants d’institutions de la communauté internationale s’étaient réunis en session extraordinaire le 03 avril dernier à N’Djamena. Suite à cette rencontre ils ont assigné à leurs ministres des affaires étrangères respectifs certaines missions. Ce qui fit fut. Michel Djotodia accepta sans récuse la décision des Chefs d’Etat. Il renonce à la prise de pouvoir par les armes et se plie aux décisions de N’Djamena de même que les accords de Libreville. Une fois soumis aux décisions politiques des chefs d’Etat réunis en session extraordinaire à N’Djamena le 03 avril dernier, le président autoproclamé Michel Djotodia participe au CNT comme tous les autres. Au total 105 membres ont répondu présent et ont participé à cette rencontre décisive. Le chiffre 105 correspond au nombre de députés dans l’ancienne assemblée nationale du pays. Le CNT est appelé non seulement à légiférer mais aussi à jouer un rôle d’assemblée constituante. La particularité de la configuration du CNT est que les personnalités de la société civile sont représentées en grand nombre mais il compte aussi de nombreux anciens ministres et députés.
A quoi pourrait-on s’attendre ?
Michel Djotodia était le seul candidat qui s’est manifesté. Climat de crispation pour les noms initiés. Que se passera-t-il ? N’ayant plus d’autres candidats ou concurrents, Michel Djotodia est élu le Président du CNT et par conséquent il devient le Président de la République Centrafricaine. Les centrafricains viennent de donner de légitimité au pouvoir du chef de la Séléka.
Ceci apparait à la fois bizarre et miraculeux au regard de la communauté internationale. Il était presque renié par les autres chefs d’Etats de la région des grands lacs qui maintenant sont contraints de coopérer avec lui car il est devenu l’élu du peuple.
D’aucuns se demandent si la rencontre de N’Djamena est faite à dessein. Quelle serait donc les nouveaux rapports entre la Centrafrique et les autres chefs d’Etat de même que les institutions telles que l’Union Africaine ? Quelles leçons devront nous tirer de ce scénario de Bangui ? Voici autant de questions auxquelles nous vous invitons à y penser.
Par ailleurs, il ressort que les nations demeurent souveraines et que les décisions des peuples doivent être respectées. En outre il faut apprendre à écouter le cœur d’un peuple ou d’une nation. L’incident qui prévaut en Centrafrique donne du fil à retord à la communauté internationale bien qu’il parait incompréhensible aux yeux du plus grand nombre jusqu’à présent.
Nous ne pouvons dire pour le moment si l’élection du chef des rebelles à la tête de la Centrafrique est le résultat est ce que auraient souhaités les « dieux centrafricains » ou si c’est le fruit de décisions politiques. Ce qui apparait important c’est la réponse que les uns et les autres apporteront aux différentes inquiétudes posées qui permettraient à la Centrafrique de connaitre un aboutissement heureux.
La Séléka a toujours du mal à contrôler la situation à Bangui. L’insécurité devient de plus en plus forte. Michel Djotodia a du pain sur la planche. rochkiki@yahoo.fr