Une douzaine de maires représentants les plus grandes villes du monde telles que Beyrouth, Abidjan, Mexico, Bogota, Johannesburg, Los Angeles, Houston, Sao Paulo ou encore San Salvador, pour ne citer que celles-ci, se sont réunis au siège des Nations Unies, pour élaborer et mettre en œuvre un programme mondial pour conduire les peuples du monde vers un avenir plus sûr dans des villes devenues moins dangereuses.
Des études révèlent en effet, que dans les pays en développement, 60% de la population urbaine ont été victimes de criminalité au moins une fois au cours des cinq dernières années. 70% en Amérique latine et en Afrique. 63% des femmes n’osent jamais sortir seules le soir. En Afrique du Sud, 79% des femmes ne se sentent pas en sécurité dans les espaces publics et au Caire, se sont 40% des jeunes filles et femmes qui ne se sentent pas en sécurité dans les espaces publics.
Des chiffres alarmants pour Joan Clos, le sous-secrétaire général et directeur exécutif d’ONU-Habitat et organisateur de la conférence. « La criminalité et la peur du crime sont les facteurs les plus influents dans notre vie quotidienne. Ils dictent où nous choisissons de vivre et la façon dont nous nous comportons. Ils nous dictent où aller et où travailler. Il faut lutter contre la violence dans les rues de la ville, et d’autres lieux publics, » a-t-il expliqué lors de la conférence de presse qui s’est tenue à l’ONU.
Aux problèmes de drogue, de criminalité liée à la pauvreté, s’ajoutent les cirses et les conflits dont les effets sont lourds de conséquences pour les habitants, surtout pour les femmes et les enfants.
François Amichia est le maire de Treichville-Abidjan, en Côte d’Ivoire. Un pays qui a été en proie à de violents conflits. « Dans une société ravagée par les conflits, explique-t-il, ce sont les communautés qui ont l’habitude de vivre ensemble qui se retrouvent soudainement en proie à de violentes tensions. Pour éviter cela, nous préconisons le renforcement de l’autorité traditionnelle, de l’autorité coutumière, et le renforcement de la responsabilisation de toutes les couches de la société réunies en comite communal de sécurité, dans le but d’atténuer les effets d’un conflit. »
Dans l’ouest de la Côte d’Ivoire qui connait encore des soubresauts, les maires ont formé ‘l’association des maires chargés de la sécurité’. Sécuriser une ville lorsque la réconciliation nationale est difficile, peut s’avérer ardue. « La Côte d’Ivoire sort d’une longue crise, dit-il, et cela a laissé des séquelles. Nous menons des actions. La commission nationale ‘dialogue et réconciliation’ travaille dans ce sens et a décidé de décentraliser ses compétences au niveau local. Il faut que les populations aient le sentiment de la justice. Chacun doit faire l’effort nécessaire de se réconcilier avec l’autre. Cela prendra du temps. On revient de très loin, »
Célhia de Lavarène