De longues heures de négociations auront été nécessaires avant que les membres du conseil parviennent à un accord et adopte une déclaration de soutien à Kofi Annan et au plan en six points de la ligue arabe. Le plan prévoit entre autre, un cessez-le-feu, un arrêt quotidien des combats pendant deux heures, afin de permettre l’évacuation des blessés et l’acheminement de l’aide humanitaire, et l’ouverture d’un dialogue entre toutes les parties. Contrairement aux résolutions qui sont juridiquement contraignantes et nécessitent 9 voix pour et aucun veto des cinq membres permanents du Conseil, les déclarations sont non-contraignantes, mais ont besoin du soutien unanime du Conseil pour être adoptées.
Si le représentant français s’est réjoui de l’adoption de la déclaration qui souscrit sans réserve, à la proposition préliminaire soumise aux autorités syriennes, « c’est le premier appel unanime du Conseil de sécurité depuis 8 mois de blocage, » a-t-il tenu à rappeler, l’opposition syrienne la considère comme « trop tardive », et semble penser qu’elle donne les pleins pouvoirs au Président syrien pour tuer. En effet, les forces syriennes continuent de bombarder des zones civiles.
Damas est menacée de nouvelles mesures, si elle ne se conforme pas aux exigences du Conseil –en temps opportun- et non plus, sous une période de 7 jours- comme mentionnée dans la déclaration précédente rejetée par le Ministre des Affaires Etrangères russe, Serguei Lavrov, qui avait déclaré que Moscou pourrait appuyer une déclaration à condition qu’elle ne contienne aucun ultimatum.
Cette déclaration aura-t-elle un impact sur le président syrien ? Seule certitude après des mois de blocage, le Conseil de sécurité commence à prendre ses responsabilités. Pour Gérard Araud, le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, « c’est un petit pas dans la bonne direction. » L’ONU estime que la répression de la contestation a fait plus de 8.000 morts en un an.
Célhia de Lavarène, Nations Unies, New York.
23 mars 2012