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Assouan gardait les portes de l’Egypte de Ramsès. Elle a vu naitre son amour légendaire pour Noffertari. A son horizon se croisent l’empreinte pharaonique et les traces d’une civilisation nubienne qui a tout donné à l’Egypte. Assouan est si belle que le Nil semble sortir de son silence pour s’étirer, sourire et lui donner toute la verdure et toute la teinte qu’elle mérite. Il coule dans ses veines, la caresse, l’irrigue avec douceur et patience. Assouan est une belle nubienne qui cache mal sa beauté timide. Au crépuscule, elle daigne enfin dévoiler son visage rougi par le soleil, comme pour rappeler qu’une nubienne n’avouera jamais qu’elle est aussi une égyptienne, pour mieux capter le regard et figer le mystère. Extrait de Touareg -Alex Caire – 1998
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Dans une vie, il y a toujours un retour à l’essentiel : écrire un mot d’amour à Ella Fitzgerald. Ella, elle l’a : la grâce. La classe et l’élégance viennent après. Stevie Wonder* qui a chanté avec elle en 1977 dit ne jamais se souvenir d’une artiste qui a donné autant d’amour et de bonheur. Un diamant noir plein de lumière. Elle a vécu tel un espoir souverain d’un monde meilleur qui s’éloigne, s’éloigne pour retrouver sa place préférée : notre mémoire. Ella est Cole Porter, George Gershwin et Francis Scott Fitzgerald ensemble, au risque de fâcher les puristes d’Ella tout court. Perpétuer l’illusion d’un monde fini : une volupté décadente. Un jour en studio, elle frise l’insolence de chanter Johnny Mercer à sa façon, puis chanter la même chanson du même répertoire chez Harold Arlen, mais différemment. Elle s’amuse à mettre nos émotions en veille, puis nos cœurs à genoux. Ella appartient au Temps perpétuel. Extrait du Temps perpétuel -Alex Caire -2007 We All Love Ella – CD / 2007- Chez tous les bons disquaires
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L’histoire commence ainsi : Marie Darrieussecq, écrivaine française, 38 ans, publie un livre en septembre 2007 : “Tom est mort”. Le livre raconte la disparation d’un enfant de quatre ans. Marie n’a jamais connu cette douleur. Pour elle, la fiction est sa fortune, son fond de commerce. Le livre suscite des remous. Certains crient au scandale, certains autres l’encensent. Camille Laurens, écrivaine française, 50 ans, exprime sa rage, son dégoût et crie au plagiat psychique. Camille a perdu son fils, Philippe, à sa naissance, suite à une erreur médicale. Elle en a écrit un livre : “Philippe”, paru en 1996. Polémique. Peut-on tout se permettre pour écrire ? Débat. Un tabou vient de tomber. Hypocrisie rituelle des médias. Le Paris littéraire est en émoi. Les livres des deux auteures sont publiés chez POL. L’éditeur vient de rompre son contrat de publication avec Camille Laurens, membre du jury Femina. Camille Laurens a été consacrée par ” Entre ces bras-là”, Marie Darrieussecq par “Truismes”. Suite ou fin de l’histoire ?
Alex Caire, poète et critique littéraire francophone d’origine égyptienne