DIX ANS AVEC NAPOLEON

SUR LA ROUTE DU CINEMA. Par Dan Albertini

DIX ANS AVEC NAPOLEON – Ce n’est pas un film mais ce qui se pourrait d’une tentation blasée, tirée des mémoires de Claude François de Méneval, secrétaire particulier de l’empereur. EditionHO4DixAnNapoleon cherche Midi.

Ce n’est l’inspiration qui manque mais le courage ferait défaut chez Philippe Niang, ce cinéaste qui a réalisé un film français sur Toussaint, en 2012. La mémoire, la vôtre, puisque nous faisons aujourd’hui dans les mémoires, doit certainement ramener les critiques sur ce que je présentais comme une agression à la mémoire dessalinienne. Niang osera-t-il un jour, mais de quoi ? Rassurons ! Je ne cours en outre le risque de tomber dans l’instrumentation de la haine louverturienne prônée par un certain Tiékoura Dessalines qui se réclame prince héritier de la lignée de la princesse Marie Françoise Célimène. Il présente Toussaint comme un traître vendeur. La lettre adressée au Président François Hollande plaiderait ma cause.

Je vois par contre en de Méneval, l’aval des critiques formulées précédemment sur l’œuvre de Niang. Napoléon aurait dans le film de Niang, fait exister Toussaint par cette célèbre phase : « le premier des Noirs au premier des Blancs ». C’est malgré tout une école française tandis que Vertières eut été autre chose que c’est un héritage de Toussaint et une défaite de Napoléon qui le priva de ses cordons. Militaire, de son épée aussi. De Méneval ne fournit en rien, ce qui se pourrait être un instrument cinématographique pédagogique pour une histoire dont nous avons la charge de rectifier. Au contraire, il échoue dans les intentions. Mais revenons vers Niang, ce ne sont pas les fonds qui feraient défaut puisqu’il en a déjà eu. Mais, comment solliciter de tels fonds pour une telle histoire dont les cordons sont déniés. Surtout quand gégé Depardieu fuyant le fisc français, trouverait favorablement l’attention de la chaine de télévision dépositaire en dépit de…. Niang n’a ainsi donc forcé le débat qui obligerait une certaine asymétrie dans la publication de Méneval. Dieu seul savait que Dany allait faire démentir l’exclusivité de la pensée de Méneval. La plume serait plus éloquente si édifiée sans apostrophe post mortem.

De Méneval veut, par-là changer l’histoire de courant, telle serait la conclusion d’un tel film sur la route du cinéma. Non pas une épargne placée mais une économie conservatrice dans l’histoire, pour justifier aux yeux des enfants du pouvoir, héritiers de mauvaise conscience, et de doutes sur l’origine puisque nés d’une division orageuse, sourde du destin, ressentiraient ce malaise existentiel, plus de deux siècles plus tard. Il aurait pensé dans un fourvoiement politique spectaculaire, justifier les erreurs de Napoléon avec le même esprit de la rédaction du Code noir.

Ce serait la main d’un homme orientée à dessein par Alain Fillion, non comme metteur en scène mais directeur de plateau, qui saura renouer ce que sans cesse nié d’une histoire de cordon d’honneur. Niang en souffre d’ailleurs de ce syndrome d’enfant non désiré et ou indésirable qui se veut prévaloir bon enfant. Dix ans avec Napoléon c’est en fait la lecture possible de Niang derrière Toussaint, car le ‘’Fillion’’ de la télé n’aurait jamais eu le droit de financer ni de projeter Toussaint Louverture Héros.

Ce que je disais dans la critique du film cité, le premier des Noirs obéit à la logique du premier des Blancs d’abord et devient ainsi tributaire de l’ambition et de la vision napoléonienne qui ne respectait d’ailleurs l’état politique qui se construisait chez lui. L’ambition Napoléon n’était en ce sens rectiligne de rigueur nationale, elle était personnelle d’ambition, comme la démarche de Méneval dans cet ouvrage.

Le film de Méneval n’obéirait donc aux règles des sciences de l’historien mais d’un propagandiste. Car, de Méneval dans sa reconnaissance du Code noir en projection futuriste ne mentionne Toussaint dans le Jura français, à Joux, tandis qu’il pleure Napoléon à Sainte Hélène pour la même cause. Une affaire de cordon d’honneur dénoué. Il nous est facile de supporter cette thèse par l’apport des recherches De Boeck, le Bozec, cités dans les considérations sur l’ouvrage collectif qui incluait Guy Despeignes, PhD. la semaine écoulée.

Si l’on soumettait cet ouvrage critique à l’appréciation de Joël Des Rosiers, PhD. Dans sa loupe métasporienne, la question s’élèverait ainsi à hauteur d’homme dont l’indice de courage révèle toujours la faiblesse ou le niveau de ce qui fait dans le patrimoine pathologique. Car un homme eut dit autrefois que « les racines sont profondes et nombreuses », contre celui dans De Boeck qui regretta son erreur d’interprétation louverturienne mais trop tard et en mourut de peine et de plus de peine que sa victime du même sort. Si C’est un film historique c’est un drame pour le Français, s’il est de fiction, c’est ‘’la cata’’ à la sortie des salles de projection. L’histoire édifiée réclame aujourd’hui au nom de Toussaint au Château de Joux, ce qui trouve un écho vivant en la dimension de Dany Laferrière à l’Académie Française même. Tandis que la signature qui fait dans les cordes de l’histoire voltairienne, ne serait que langue morte, sans ce zeste ou sans ces racines vivaces louverturiennes.

L’intérêt est donc élevé à ce standard, à un niveau où histoire pour histoire, cordon pour cordon, les mémoires de Méneval n’ont le courage de la réconciliation ni de la vérité historique qui vivifie ce symbolisme interprété, immortel de statut par les nouveaux cordons Laferrière sur les cimes d’une langue adoptée au Château de Joux.

De telles critiques peuvent paraître de l’énervement pour une certaine Europe ou à Bordeaux. Mais, considérez de Méneval amplifié par Fillion qui croit ainsi le rendre immatériel donc immortel. Dormir persuadé fait loin de ce beau rêve pour le cinéma, quand une nouvelle dictée, une culture nouvelle édictera une puissante économie, en nous, en la France aussi, malgré les oublis volontaires endossés par l’éditeur. L’équivalent du metteur en scène. La France de Fillion ne peut donc rêver d’un beau film, d’une mission accomplie. Je dirais malgré tout, c’est une bonne lecture qui élucidera le lecteur haïtien, sur la France.

Merci d’y croire !
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