Ne vous cassez pas la tête à tenter de condamner, nous sommes tous Haïtiens. Cependant, le sourire que j’affiche n’est pas le rictus de mon père. Je le tiens de mon grand-père Jo Albertini. Un ami me demanda où j’ai trouvé mon albertini. Ben, ça ne s’achetait au marché Vallière comme une fragrance. Tout le monde en aurait déjà eu le sien. Albertini vient déjà de mon grand-père Jo Albertini, des Liqueurs Joseph Albertini et fils. L’oncle Edouard, son fils, se plaisait dernièrement à rectifier la fausse histoire de la fête des pères à Port-au-Prince, sur les ondes la radio Omega. Qui est Joseph Albertini ? Nous l’appelions papa Jo. C’est lui qui sous la présidence de Lescot, alla à la station de radio HH2S, angle rue du centre et rue pavée, étage Salon de l’automobile, pour réclamer l’équité du genre. Il défendait le droit des pères en Haïti et, réclama qu’on le célébra aussi au pays. L’oncle Edouard m’expliqua à ma requête, que la station se trouvait en face du coiffeur Au petit chez soi qui opérait la coupe Vincent. Sténio Vincent payait la note de la clientèle lors de ses visites. C’était à l’étage, 6ième je crois. Le feu l’y ravagea par la faute des filles de joie qui cuisinaient dans une maison en bois. On y érigea La maison Charles Féquière. Ce n’est donc un nom d’emprunt ni une marque de commerce louée. C’est un patronyme légitime. Voilà, passons au cinéma.
Le film Quand la balle est assassine, il ne vous restait aucune chance. Vous êtes déjà mort. Quelqu’un l’a décidé ainsi. Un autre l’a préparé aussi. Et, un dernier est là pour vous exécuter. C’est déjà fait. Importe peu le temps. L’histoire est écrite. Le drame c’est que dans un camp, cela s’est passé ainsi, c’est la mort des parents de Vicky. Et, d’autre part c’est la réplique, c’est la programmation de Vicky et la vie continue dans un cercle vicieux. Vicky va-t-elle arrêter cette machine infernale ?
C’est l’automne, Christian Slater est l’agent spécial Robert Diggs de l’OPS, il est recruté dans le but de travailler en Bulgarie pour l’ambassadeur Ashdown qui est Donald Sutherland. Commence, un thriller infernal où la mort sème la mort, je dis bien sème. Non pas entraine la mort. Si vous vous jugez exercé, n’attendez les ¾ du film pour vous appliquer votre logique. Gardez-en un peu pour le suspens, à chaud, ça vaut la peine. Je ne vends pas la mèche, mais je peux vous assurer que le film est axé sur trois éléments essentiels : un drame psychologique, une action diplomatique, un losange blanc sur un sac à dos noir. Le casting dévoile moult détails mais les artifices sont confondants. Quel est le but du metteur en scène ? C’est un exercice d’observateur d’abord, qui dans les faits, risque de vous aspirer vers un exercice cérébral. Le film se joue bien au petit comme au grand écran. Je préfère le grand écran car la Bulgarie, comme l’Europe de l’Est, s’y prête bien au jeu de la caméra. Slater verra-t-il des terroristes, des Islamistes ou des communistes. L’action se déroule dans un monde contemporain qui est expliqué par le passé aussi. Le passé est lui-même protégé par une séquence d’image moins accéléré.
L’histoire Vicky est une fille aux multiples visages. Il y a une raison, vous devez la découvrir. Mais Florentine a su bien diriger le casting comme la mise en scène. Toutes ses personnalités sont mises en scène pour démontrer quoi ? Ça c’est votre boulot. C’est aussi celui du psychologue. Qui est ce psychologue. Il y a cependant une faiblesse à ce niveau. On ne voit ses autres patients, ce qui ferait de lui un expert sollicité. Je me demande si tous les sujets de la caméra sont de réels figurants ou, si par hasard, la technique a pêché en faisant carrément du shooting at large à Sofia. C’est dans ce contexte que Vicky doit rencontrer l’agent Slater en présence du psychologue, dans un club de danse marocaine. Curieux ! Si vous avez vu ses seins, quand elle fait la danse du ventre, vous devriez prier tous les saints pour… . La question essentielle est soulevée : que fait donc Vicky chez le psy ? Elle a vécu un drame dans son enfance. Deuxième question connexe : qui était là ce jour là et pourquoi ? C’est là où le film prend chair, le non est-il révélateur du contenu. J’ai vérifié, ce sont des balles assassines. Cela évoque l’intelligence des tueurs en série qui, des p’tits génies le plus souvent, arrivent à créer une deuxième mise en scène dans le film pour confondre celui du film. Ces balles assassines sont destinées à des gens précis. Quid des interrogations, des gens ciblés meurent et quelqu’un comptabilise et dirige le plateau du crime. C’est l’ambassadeur Ashdown. Là j’avoue une certaine légèreté de Donald Sutherland. Le mystère n’est pas complet, comme si nous pouvons siffloter à Diggs.
Il y a aussi les Bulgares. Deux types m’ont frappé : les policiers d’une part, c’est un prototype social, les Rroms d’autre part. C’est d’ailleurs leur pays, ils fourmillent les poubelles. C’est encore là une rencontre culturelle. Diggs, le cœur sensible, sa femme vient de mourir, il ouvre son cœur à la population locale. Dans son pays, et dans son service, il est surnommé monsieur ‘’exemplaire’’. Il doit faire face à ces deux principaux personnages type. Le troisième est terroriste et est islamiste.
Le mélange se fait ici pour produire un thriller qui s’en va en accéléré. Un dépôt d’indice de traçabilité, mais tout de même intéressant. Je vous rappelle que l’action se passe en Bulgarie, un pays qui a vu naître le communiste, et a assisté à sa chute, il y a toujours un suspect qui doit endosser la culpabilité. C’est aussi le pays qui a vu la naissance d’un terrorisme géopolitique emblématique mais surtout idéologique. Donc des mises en scène sur mesure pour tromper la vigilance, pour gagner du terrain, pour établir une théorie. La théorie domino qui s’est effondrée par une autre, celle du château de carte. Le cinéma y trouve donc par défaut, tous les ingrédients du cinéma hollywoodien qui kiffe, du cinéma allemand trop cérébral malgré léger, du cinéma français très intriguant, du cinéma italien tablant sur un élément trompe l’œil et artificiel. C’est aussi le pays des infirmières bulgares accusées en Lybie sous Kadhafi et plus récemment, là où on massacra des Juifs la semaine dernière, en accusant l’Iran. Même si le Mossad exécute partout. C’est en Europe de l’Est. La France la réclame comme protégée, le paysage est fait pour un cinéma comme celui du film en discussion. Je jure que j’irai voir un jour, plus précisément Sofia. La Bulgarie ce sont aussi des gens froids malgré le feu intérieur des Tziganes dont les couleurs défient la poésie chromatique pour provoquer une explosion chromatique. On y retrouve le rythme dans la musique du film, cet accordéon est formidable à la fin, ça vous renvoie emballé, aimant le film, une envie de revoir, mais surtout, prendre le large pour Sofia.
Avec toutes ces composantes, le secret finit par s’y installer. L’intrigue claque comme un fouet dans les rues de Sofia où une porte donne sur un couloir, un couloir sur une rue, une rue se ferme sur une porte. Les cascades sont moins vertigineuses que sur un escalier italien soit à Rome ou à Milan. Mais, plus dangereux qu’une cascade de haute voltige, c’est le foulard kamikaze, genre Arafat, qu’il ne faut pas porter avec légèreté. Soit par la couleur, soit par le cou. Ça vaut une mort, un assassinat, un ‘’bullet’’. Comme le nom du film. Si vous ne parvenez pas à une conclusion, ne vous en voulez pas, Robert Diggs n’a rien compris si ce n’est qu’à la fin aussi. Vicky a décidé de violer la consigne no witness, l’enfant dans le camp des terroristes n’est pas exécutée, ou, ce témoin va-t-il être dressé aussi comme Vicky pour faire rouler la roue. Il y aura toujours des ‘’assassins bullet’’. C’’est mon avis personnel. Merci d’y croire !