Comprendre deux cultures en deux jours et pour ce faire, en l’espace de 96’ (min), c’est pourtant ce qui arrive dans Two Days In New York. Ou du moins, c’est ce que propose l’auteur. New York, tout le monde l’imagine mais peu de monde sait ce que ça veut dire. C’est une vie qui s’y joue. J’en ai déjà parlé l’an dernier en évoquant Marc Mathelier à Broadway, mon chapeau esprit Borsalino et le film Mama Mia. C’est le même esprit quand vous allez dans Paris. Certains arrondissements fonctionnent comme NY même si le Parisien refusera de l’admettre. Les affaires, la fierté, les références, les arts, le showbiz, les restos, les snobs, les taxis. Sauf que, à Paris on se plaint au lieu de se plaire tandis qu’à New York on se plaît au lieu de se plaindre. Insignifiant direz-vous, regardez le film et vous m’en direz. Oh oui, le Parisien critique le Newyorkais pour son côté american bling bling qui envahit, mais quand il y met les pieds, c’est pour ne plus repartir et, il réclame toujours sa baguette française et son saucisson de porc. Curieux, le Newyorkais adore parler de Paris pour la minceur des filles, pour sa gastronomie et pour sa culture. Deux esprits… . Allez donc comprendre !
Deux jours Le film est d’abord une comédie qui présente deux choses extrêmement importantes : le langage et les mœurs. Le parler d’une ville est plus qu’une référence ou un accent, c’est un esprit. Il installe les mœurs qui, dans ce langage, s’expriment. Ça vous prend un interprète, non pas un traducteur. C’est le nœud de cette comédie. Entre comprendre, vouloir se faire comprendre mais ne rien comprendre. Seuls les gestes parlent d’eux-mêmes. Les évidences aussi. Autre différence, New York a gardé son langage et sa culture tandis que, dans le film aussi, Paris est infesté de Bretons. Des faux parisiens qui ne parlent que de la Bretagne. Expatrié à New York, ils se font montrer la porte. C’est d’ailleurs le cas de Manu le copain de Rose qui est la sœur de Marion. Rose a la chatte en feu, les fesses en l’air et la fumée du pot dans le nez. Manu a lui-même osé le faire devant un commissariat de police.
N’allez pas dire que je suis un obsédé sexuel, le sexe est en plein dans le film, au même niveau des insultes. La sœur de Marion lui fait savoir qu’elle n’a spas encore réussi à contrôler ses humeurs, Marion lui réplique : << comme toi tu n’arrives pas à contrôler ta chatte >>. En effet, Rose expose ses fesses en l’air dans un appartement, des enfants sont de la faune. Puis le mari de la femme qui croise souvent Marion dans l’’ascenseur, il est médecin. Comment ? Une prise de gueule entre Marion et cette femme qui se plaignait de deux Français qui fumaient du pot dans l’ascenseur. Un mensonge breton : Mario feint d’être en phase finale d’un cancer. La Newyorkaise s’excuse, désolée ne n’avoir pas su, elle lui envoi son mari médecin qui ne voit surtout que les fesses de Rose. Vous voyez le menu. Ce que je n’ai pas par contre compris dans cette histoire, pourquoi Mingus se plaignait de Rose et, prenait la fuite en le voyant nu. Il me semble qu’un Noir ne rate pas son coup sur une Française à New York. Ah oui, Mingus est un Noir, et animateur de radio tandis que Marion est la sœur sérieuse et artiste. Julie Delpy qui est aussi Marion n’a certainement pas voulu se faire avoir par sa sœur dans le film tandis que c’est elle qui a imaginé le rôle de la sœur perverse. On est toujours dans le sexe. Mingus inspire carrément Manu. Pas n’importe comment, cunnilingus.
Si on sortait du sexe, la sœur de Mingus fait partie du décor, ses charmes ne sont dévoilés. Enfin, l’histoire tourne autour de cette visite bretonne qui a failli faire basculer le couple recomposé qui fini par avoir un troisième enfant légitime. Marion réalise une grande exposition qui finit par un succès du même calibre à cause de deux collectionneurs juifs qui rodaient à la sortie et ont interprété différemment un geste de Marion. Sa pièce personnelle a été vendue sans son accord, cela avait rapport avec la mort de sa mère. Elle part à sa recherche. C’est la chasse aux trésors, c’est la gloire pour Marion qui ignore tout de son succès.
Mingus Il est d’ailleurs Christopher Julius Rock III. J’ai appris à apprécier le p’tit génie de Chris Rock depuis Beverly Hills cop II, ensuite il a joué dans un film où il jouait en duo, sa doublure pour son frère jumeau assassiné comme espion. Son physique n’a pas changé, sa gestuelle non plus. Son faciès est un atout que le personnage hérite naturellement. Il est la pièce centrale du film et il fait la paire avec Julie (Marion). C’est un film à voir. Pour une fois des personnages français me plaisent. Merci d’y croire !