Le 24 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, la résolution 2132 qui autorise l’envoi de 6000 casques bleus supplémentaires, afin de renforcer les effectifs de la Minuss (Mission des Nations Unies au Soudan du Sud.) Le but : empêcher de nouveaux massacres et protéger les civils.

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Dans une lettre adressée le 23 décembre aux membres du Conseil, le secrétaire général de l’ONU avait recommandé l’envoi de 5 500 soldats et de 423 policiers supplémentaires « En raison de la détérioration de la situation de la sécurité au Soudan du Sud, j’ai pris des mesures pour renforcer d’urgence les capacités de protection de la Minuss », expliquait-il.International Newspapers
Les renforts, seront composés d’hélicoptères de combat et de transport, et d’experts en droits de l’homme, lesquels seront « empruntés » à d’autres missions de l’ONU : (RDC, Côte d’Ivoire, Darfour et Libéria). Ce redéploiement, qui selon le Secrétaire général, « ne se fera pas du jour au lendemain », est soumis à révision.
Les affrontements meurtriers qui opposent, depuis le 15 décembre, les forces loyales au président Salva Kiir et celles de l’ancien vice-président Riek Machar, accusé par le gouvernement d’avoir fomenté un coup d’Etat ont force près de 45 000 civils à se placer sous la protection de l’ONU, au terme d’une semaine de combats qui a causé la mort de milliers de Sud-Soudanais.
Apres la découverte d’un charnier à Bentin, la capitale de l’état pétrolier d’Unité, Navi Pillay, la Haute Commissaire chargée des droits de l’homme, a exprimé sa vive inquiétude. Le charnier contiendrait les restes de 34 personnes. Des chiffres qui selon l’ONU, pourraient être revus à la hausse, d’autant qu’il y aurait deux autres charniers à Juba.
Les 15 pays membres du Conseil ont exigé « la cessation immédiate des hostilités » entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar, ainsi que « l’ouverture d’un dialogue. » Ils ont également condamné les « violations des droits de l’homme et les exactions commises par toutes les parties, y compris les groupes armés et les forces nationales de sécurité ». Deux casques bleus indiens ont été tués dans l’attaque d’une des bases de la Minuss jeudi dernier à Akobo, dans l’Etat de Jonglei.
Les 6000 casques bleus supplémentaires seront-ils suffisants pour protéger les civils ? Lors de la conférence de presse qu’elle a donnée en vidéoconférence, Hilde Johnson, la représentante spéciale du Secrétaire général a déclaré : « Aujourd’hui, l’unité entre les Sud-Soudanais est plus que jamais nécessaire. Il est absolument fondamental que les dirigeants du pays, toutes les forces politiques et toutes les communautés, fassent passer leurs identités de Soudanais du Sud en priorité et mettent leur appartenance en tant que membres d’une communauté particulière, de côté. » « Espérons, a-t-elle ajouté, que les bébés que j’ai vus ce matin, pourront grandir dans un Soudan du Sud en paix, stable et prospère. »
Pour Hilde Johnson, il est capital pour le pays de se sortir d’une situation de violence et de conflits et de se diriger vers une solution pacifique. « L’ONU ne peut pas protéger tous les civils dans le pays » a averti Ban ki Moon, qui devra faire rapport au Conseil dans les quinze jours sur le déploiement des renforts et « revoir de manière continue » le dispositif.
Célhia de Lavarène